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Cette IA permet de mieux comprendre le langage animalier.

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir parler avec son animal ? Il est parfois difficile de les comprendre tant notre langage et le leur s’avèrent être très différents. Alors qu’en 2016, Vyacheslav Ryabov, un chercheur russe avait affirmé que les dauphins « ont un langage parlé hautement développé », une nouvelle étude a été menée dans le Delaware à ce sujet. Un groupe de chercheurs a mis au point une intelligence artificielle permettant de décoder les sons émis par des souris. Le but ? Examiner les circuits neuronaux reliant les signaux sensoriels au comportement social.

Comment cette étude a-t-elle été menée ?

Concrètement, les scientifiques ont observé pendant plusieurs heures les interactions entre plusieurs groupes de souris : deux mâles et deux femelles à chaque fois. Tout le long, les échanges entre les mammifères furent enregistrés en vidéo. Les chercheurs ont alors recueilli de nombreuses données : chaque microphone avait capté 250 000 échantillons sonores par secondes et la caméra vidéo avait enregistré 30 images par seconde.

« Pour donner un sens à cette montagne de données, nous avons écrit de nombreux programmes informatiques […] Tout le monde dans le laboratoire écrit maintenant du code – et c’est un énorme attribut de ce que fait mon laboratoire. Je pense que c’est essentiel pour déchiffrer un comportement très complexe. », déclare Joshua Neunuebel, neuroscientifique qui a travaillé sur le projet. L’équipe s’est donc servie d’une intelligence artificielle par apprentissage automatique ainsi que d’autres approches de calcul pour comprendre quelle souris faisait quel son, où le faisait-elle et dans quelles circonstances les vocalisations étaient émises. En effet, les sons des souris sont différents en fonction des situations dans lesquelles elles se trouvent. Une souris chassée produit un son différent de quand elle est le chasseur par exemple.

Joshua Neunuebel explique à Digital Trends : « Pour relier les vocalisations des souris à des actions spécifiques, nous avions besoin de multiples avancées technologiques. Tout d’abord, nous devions être en mesure d’attribuer des vocalisations spécifiques à des souris individuelles qui interagissaient socialement. Pour ce faire, nous avons développé un système de localisation des sources sonores qui enregistrait simultanément les vocalisations ultrasonores de souris sur huit microphones différents, ainsi que la position des souris avec une caméra vidéo. »

Les algorithmes ont ensuite permis, non pas de traduire les sons, mais d’aider à mieux saisir les comportement sociaux des souris.

La première étude dans le genre ?

Neunuebel et son équipe avaient déjà mené une étude similaire mais avec une analyse différente du type d’interactions sociales entre les souris. Dans cette expérience précédente, les sons émis par les souris femelles ont été analysés en fonction de leurs interactions avec les souris mâles et avec les autres souris femelles. Ils ont alors constaté que dans la majorité des cas, les souris femelles émettent des bruits lorsqu’elles ne sont pas loin d’autres souris alors que les mâles font toujours des bruits peu importe s’ils sont proches ou non d’autres congénères. Vous pouvez retrouver cette étude sur Scientific Reports.

Une expérience significative dans la compréhension de la communication humaine ?

Selon l’étude, 98% des gènes humaines seraient partagés avec les souris. Ces recherches pourraient donc nous en apprendre plus sur nos propres circuits cérébraux et aider à comprendre davantage nos mécanismes de communication. Selon Joshua Neunuebel, « il s’agit d’une science fondamentale qui nous permettra potentiellement de résoudre des problèmes plus complexes » comme l’autisme par exemple.

Bientôt un traducteur de langage animalier ?

Un rapport sur notre quotidien dans la décennie à venir écrit par Amazon il y a quelques années stipulait déjà que d’ici une décennie, des chercheurs auront réussi à mettre au point un traducteur permettant de parler avec les animaux. Alors, serons-nous un jour capable de comprendre les aboiements et miaulements complexes de nos compagnons ? Pourrons-nous un jour discuter et débattre avec eux de sujets divers et variés ? Seul l’avenir nous le dira…

L’étude Delaware est à retrouver sur Nature Science : https://www.nature.com/articles/s41593-020-0584-z


– Article rédigé par Cynthia Billaud.

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