Emmanuelle Blons, auteure de « L’Entreprise Disruptée, les défis de l’IA pour les RH » – Dunod 2019
Emmanuelle Blons, auteure de « L’Entreprise Disruptée, les défis de l’IA pour les RH » – Dunod 2019
Face aux progrès de l’Intelligence Artificielle, l’entreprise se trouve confrontée à des choix fondamentaux. Renoncer à une posture éthique et responsable est aujourd’hui clairement irrecevable. La transformation IA sera humaine, culturelle et sociétale avant d’être technologique Pour autant, des choix éthiques qui entameraient la performance ne seraient pas soutenables dans notre économie actuelle. La seule voie acceptable pour l’entreprise, réside donc dans sa capacité à aligner son propre intérêt sur celui de ses parties prenantes, en particulier de ses collaborateurs. C’est à ce prix qu’elle pourra garantir sa performance et son développement sur le long terme.
L’entreprise du XXIe siècle sera celle qui choisira de placer la valeur humaine au cœur de son modèle, tout en exploitant pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle. [1]
Les progrès de l’IA se font à une vitesse foudroyante, et on assiste même actuellement à un certain emballement. Il est cependant indispensable, voire salutaire, de mener une réflexion sereine et rationnelle, afin de repérer les opportunités tout autant que les risques de l’intelligence artificielle, de rassurer les employés et l’encadrement, et démystifier les représentations biaisées.
Nous allons bien plus vers une intelligence humaine augmentée que vers une intelligence artificielle concurrençant l’homme. En tant que professionnels des Ressources Humaines, il serait facile de se laisser entraîner dans le bruit médiatique et adhérer au clivage « travailleurs contre machines », mais cela reviendrait à oublier le rôle fondamental que les RH et leaders sociaux joueront dans la construction de nouveaux lieux de travail ; et d’activités mieux adaptés dans un futur émergent. Anticiper et comprendre les bouleversements actuels et à venir, c’est la seule façon de pouvoir agir, et non subir.
Ainsi, par exemple :
Le rôle des RH est donc d’anticiper l’évolution des métiers, plutôt que de laisser les fantasmes sur la fin du travail se développer. Un récent rapport du «Boston Consulting Group (BCG)[2] », démontre que l’intelligence artificielle n’est pas uniquement un sujet technologique. C’est d’abord un sujet pour les RH. L’accompagnement autour du développement de l’IA est essentiel. Sans un accompagnement solide, il y aura des résistances, des refus qui empêcheront de tirer tous les bénéfices de l’IA. Pour pouvoir la déployer il sera indispensable de savoir créer un climat serein autour de ces nouvelles technologies. « C’est d’autant plus important qu’on ne voit pas toujours toute la réalité de l’adoption. On considère que l’IA c’est coder, écrire des algorithmes… Non, c’est 10 % du travail, 20 % doit être consacré à l’intégrer pour le faire fonctionner avec les outils existants, et les 70 % restants concernent le déploiement, le travail pour faire adopter les processus, changer les manières de travailler. » précise Sylvain Duranton, Senior Partner & Managing Director au Boston Consulting Group.
Le rapport Villani [3] publié en mars 2018 prône la création d’un Lab public de la transformation du travail. « C’est la première nécessité : s’assurer que la capacité d’anticipation soit pérenne, continue et surtout articulée avec des politiques publiques. » Au-delà des actions gouvernementales, nous sommes persuadés que les DRH auront un rôle clef à jouer dans cette transformation du travail. Ils devront embrasser le défi d’une évolution des compétences d’une ampleur inédite, par son volume, sa nature et la variété des fonctions et des profils concernés.
Donner du sens à la transformation sera nécessaire pour déployer une « IA pour tous », dans le respect du contrat social de chaque entreprise.
Enfin, la fonction RH doit se saisir elle-même des opportunités de l’IA : le « DRH augmenté » devra intégrer l’apport des machines pour remplir efficacement son nouveau rôle, considérer la généralisation du binôme homme-machine, et gérer ses conséquences.
par Emmanuelle Blons, auteure de « L’Entreprise Disruptée, les défis de l’IA pour les RH » – Dunod 2019
[1] Pascal Demurger, Directeur général du groupe MAIF
[3] Donner un sens à l’intelligence Artificielle- Pour une stratégie Nationale et Européenne, Mars 2018
Et vous, qu’allez-vous pouvoir développer avec l’IA dans votre métier, votre entreprise ? 2 jours pour le découvrir !